RAPPORT : Compositeurs du Japon #1

Le programme de ce concert a pour but d’illustrer, à travers cinq oeuvres de musique de chambre, le panorama de la musique contemporaine japonaise depuis la deuxième moitié du XXe siècle jusqu’à aujourd’hui.On y distingue clairement trois générations : la première avec les compositeurs nés autour des années 1930, Akira Miyoshi, Toshirô Mayuzumi et Tôru Takemitsu dont l’oeuvre fait déjà partie du répertoire « classique » ; la deuxième avec Toshio Hosokawa qui est l’un des compositeurs japonais représentatifs de la scène musicale actuelle ; et enfin la troisième avec Yûta Bandô qui a obtenu, l’année dernière, un premier prix de composition à l’Université des arts de Tôkyo. Les cinq oeuvres témoignent à la fois d’une grande diversité et d’une certaine constance, notamment dans la dialectique entre Occident et Japon.

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La Sonate de Miyoshi, écrite pendant ses études à Paris, fait partie d’une série de sonates dont le but est de « s’interroger sur la façon dont on peut exprimer, en tant que Japonais, sa sensibilité et sa pensée à travers la structure temporelle européenne incarnée par la forme sonate ».

Mayuzumi, lui, conçoit autrement cette relation entre Occident et Japon, en s’inspirant directement de la culture traditionnelle japonaise. Ainsi, il évoque la sonorité du shamisen employé dans le bunraku (théâtre de marionnettes), notamment par le pizzicato et le glissando du violoncelle, en même temps qu’il explore les possibilités expressives qu’offre ce dernier.

La démarche qu’adopte Takemitsu dans Voice se situe dans la continuité de celle de Mayuzumi, puisqu’il évoque la sonorité du shakuhachi au moyen de divers modes de jeu tels que les sons multiphoniques, le souffle ou les micro-intervalles. Si la voix et l’instrument sont souvent liés dans la musique traditionnelle japonaise (le jeu du wadaiko ou des tambours dans le théâtre nô), le compositeur traite ici la flûte comme un « prolongement de la voix ». Le flûtiste doit d’ailleurs lire, tout en continuant à jouer, un extrait d’un poème de Shûzô Takiguchi traduit en français et en anglais.
Qui va là ? Qui que tu sois, parle, transparence !
Who goes there ? Speak, transparence, whoever you are !

A l’instar de ses aînés, Hosokawa poursuit les recherches sur sa propre culture traditionnelle. Conçu comme un « chant sans paroles » pour flûte, Lied montre quelques caractéristiques majeures de son oeuvre : l’économie de moyens, le processus reposant sur un geste qui s’intensifie progressivement (densité sonore, conquête du registre ou gain de dynamique), la dilatation du temps ou la corporalité. Ici, le compositeur attribue au piano le rôle de résonateur. Il envisage ainsi le rapport qui lui est cher.

Issu d’une toute nouvelle génération, Bandô porte un regard totalement différent sur le rapport entre Occident et Japon, comme il l’explique lui-même :
La culture japonaise contemporaine illustrée par le « manga », le « kawaii » ou le « harajuku » n’est probablement pas étrangère aux jeunes compositeurs de l’archipel. Comme les Japonais d’aujourd’hui grandissent en regardant les dessins animés dès l’âge tendre, elle nous est plus familière que notre tradition représentée par le « samurai » ou « ukiyo-e ». Moi-même, en tant qu’homme moderne, je m’intéresse à la collecte de nombreuses informations parmi lesquelles je fais le tri. Cette oeuvre a été également écrite dans cet esprit.
Dans cette oeuvre, je pars d’une idée simple : les deux matériaux différents s’entrelacent sans cesse comme un motif en damier. La relation entre eux évolue en atteignant parfois le flou (out of focus). Pour élaborer ce principe, je me suis inspiré de la collection 2013 S/S Luis Vitton. Je souhaiterais que la mode raffinée et audacieuse de Paris et la culture japonaise se subliment en une nouvelle forme… (Yûta Bandô)

Les cinq oeuvres sont interprétées par les solistes de l’Ensemble Multilatérale fondé en 2005, et qui mène des activités musicales riches en France et à l’étranger pour promouvoir la musique d’aujourd’hui.

Wataru Miyakawa

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Concert à la Maison de la Culture du Japon à Paris (Petite salle) le 4 juin 2014 à 18:30
« Compositeurs du Japon » #1

Programme

Akira Miyoshi (1933-2013) : Sonate pour flûte, violoncelle et piano (1955)
Toshirô Mayuzumi (1929-1997) : « Bunraku » pour violoncelle (1960)
Tôru Takemitsu (1930-1996) : « Voice » pour flûte (1974)
Toshio Hosokawa (1955-) : « Lied » pour flûte et piano (2007)
Yûta Bandô (1991-) : Damier Material II (2014, création mondiale)

Ensemble Multilatérale
Mihi Kim, flûte
Fumie Katô, violoncelle parmi
Kazuko Hiyama, piano


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